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5ème étape
La Fouly: Aller et retour vers la cabane de
l'A-Neuve

Un petit incident avec la voiture dont le bas de caisse était défoncé, nous obligea à faire le détour à Martigny où un garagiste procéda également au remplacement impératif des plaquettes et des disques de frein. C'est à ce moment que nous nous sommes rendu compte que le matériel " superflu " de Benoit était resté à la cabane. Toutefois, comme nous rentrions le lendemain matin de bonne heure pour retrouver nos familles, il fallait coûte que coûte le récupérer …
Après plusieurs coups de téléphone, Benoit prit finalement la décision de remonter (seul).
Selon les panneaux d'indication, la remontée vers le refuge durait 3 heures et demie. En ne traînant pas, la descente était possible en moins de 2 heures. Avec une demi-heure de récupération, il serait dans le meilleur ou le pire des cas de retour dans 6 heures, soit vers 22 heures. Or, voyant l'enthousiasme et la détermination de Benoit d'en découdre avec cette montagne, on décida de fixer le rendez-vous à 21 heures. Muni d'un GSM de secours, éteint en cours de route pour épargner les batteries non rechargées depuis une semaine, il salua ses amis et disparut d'une allure décidée dans la broussaille. Entre-temps, les autres rentreraient au chalet pour profiter d'un bain ou d'une douche bien mérités et plus que nécessaires, et pour préparer le dîner d'adieu.
Vu le chambardement du programme initial qui prévoyait un resto et étant donné l'heure incertaine de la rentrée de Benoit, ils prirent la sage décision d'organiser le petit dîner aux chandelles au chalet même.

Le promeneur malgré lui avait retrouvé une énergie dieu sait où et avait réglé le bip de son cardiofréquencemètre sur 130-150 pouls par minute. Grâce à une marche forcée, entrecoupée de courtes pauses toutes les demi-heures, il augmenterait ainsi ses chances d'être de retour avant que la nuit ne tombe dans la vallée. Après seulement 2 heures et demie, il arriva essoufflé, dans un T-shirt détrempé à la cabane où il fut chaleureusement accueilli par la cabaniste. Celle-ci offrit le thé de montagne à celui qu'elle appela " le sportif de la journée ".
Une demi-heure plus tard, rafraîchi et changé, il reprit d'un joyeux pas la route vers la plaine dans le sens inverse encouragé par les nombreux " randonneurs " qui avaient décidé de passer la nuit en montagne. Voyant les nuages couvrir le ciel, il accéléra davantage le pas. Il se sentit visiblement en pleine forme. Etait-ce grâce à l'entraînement physique personnalisé proposé par le centre sportif de l'Ecole militaire (axé sur un pouls de 140 par minute) ou était-ce déjà l'effet bienfaisant de l'altitude pour les prestations physiques ? Toujours est-il qu'il dévala la vallée, sûr de lui. Se rafraîchissant de temps en temps dans l'eau glaciale du torrent, il poursuivit inlassablement sa route, dépassant un couple de Suisses qu'il avait déjà rencontrés lors de l'ascension : " Vous êtes champion du monde ? " crièrent-ils quand ils furent doublés.
Philippe était entre-temps arrivé au point de rendez-vous. Il ne dut cependant pas attendre longtemps car après une descente d'exactement 1 heure et demie, soit un aller-retour en 4 heures et demie, les 2 cousins s'embrassèrent, tous les deux très heureux et soulagés de se revoir. Le coup de fil à la cabane et un passage au domicile de notre guide rassurèrent les principaux inquiets !

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