2ème étape

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Cabane du Trient

La cabane du Trient ressemble à un hôtel miteux où l'on se contente de trouver un abri pour passer la nuit. On ne se plaint donc pas du manque de confort : les 100 à 120 personnes qui y passent quasi tous les jours la nuit se partagent les 4 chambrées à peine plus grandes que des chambres à coucher ordinaires (2,5m x 6m). Il est vrai qu'en doublant la surface grâce au système de planchers superposés sur lesquels reposent les matelas collés les uns contre les autres, on double la capacité et du même coup les bénéfices. Que cela réduise le confort individuel n'est finalement qu'un détail. Il n'y avait de l'électricité que dans la salle de séjour où les repas étaient servis par tournées. Grâce à notre profil de consommation apparemment bien supérieur à celui de la moyenne des passants, le cabaniste nous autorisa à garder notre table durant toute la soirée en nous avertissant : " Mais il faut consommer, hein ! ".
Tout le monde sait qu'en montagne l'hygiène n'est pas une priorité, bien au contraire : un bac en zinc à l'extérieur pourvu d'un petit tuyau duquel sortait un filait d'eau glacée non potable composait l'équipement sanitaire de la cabane. A cela, on pouvait ajouter un bloc de WC dont les odeurs de fosse septique faisaient disparaître toute envie ou tout besoin pressant…
Sa situation idéale explique sans doute son succès et pourquoi il s'agit d'une des seules cabanes rentables du CAS, le Club Alpin Suisse. Mais à quel prix ?